Planter au secours de la Tomifobia

Projet PRO TomifEAUbia
Verdir, une plante à la fois, pour la santé de la rivière

Longue de 60 kilomètres, la rivière Tomifobia fait une escale vers les États-Unis avant de se déverser dans le lac Massawippi, avec qui elle partage 60% du bassin versant. Parce qu’elle se jette directement dans le lac, elle joue un rôle important sur la qualité de ses eaux.

Il y a 30 ans, il était courant de voir des riverains se baigner dans cette rivière. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. La qualité de l’eau de la rivière s’est beaucoup dégradée et peine à se rétablir. Elle ne respecte pas les recommandations gouvernementales pour plusieurs paramètres d’importance tels que le phoshore, les matières en suspension et les coliformes fécaux. Qu’est-ce qui perturbe à ce point l’écosystème ?

Le transport des nutriments de la rivière au lac

Lorsqu’il pleut, l’eau qui ruisselle jusqu’au lac capte au passage les nutriments et les fines particules provenant du sol : c’est une des principales causes du dépérissement de la santé de l’eau. Selon Vincent Lemieux, biologiste chez Bleu, «les nutriments emportés dans les courants dégradent la qualité de l’eau en diminuant sa transparence, ce qui peut nuire à certaines espèces submergées. Les surplus de nutriment favorisent d’autres phénomènes, comme les cyanobactéries. Les plans d’eau affectés par ces débalancements ont un aspect repoussant et conviennent peu aux communautés aquatiques.» 

Le projet PRO TomifEAUbia

Appuyée par Environnement et Changement climatique Canada, l’initiative vise à améliorer la qualité de l’eau de la rivière et à protéger les écosystèmes. Comment? En plantant et en semant des végétaux sur les rives.

Verdir en trois étapes

Le projet a démarré à l’automne 2022 par la plantation d’arbres et d'arbustes chez les participant(e)s. L’objectif de Bleu était de planter 2000 végétaux chez 20 riverain(e)s, objectif rapidement dépassé! La communauté riveraine a accueilli l’idée avec beaucoup d’enthousiasme et l’équipe a eu la chance d’établir des partenariats avec plusieurs écoles de la région.

100 planteurs et planteuses!

Près d’une centaine de bénévoles se sont impliqués dont des jeunes de l’école La Frontalière de Coaticook, du CFER Memphrémagog de Magog ainsi que de l’école La Montée de Sherbrooke. 

Le printemps 2023 étant déjà bien entamé, la deuxième étape du projet commence. Dans les prochains jours, les participant(e)s seront visités par Simon Bérubé, stagiaire de l’université de Sherbrooke et agent environnement chez Bleu Massawippi. Chargé du projet PRO TomifEAUbia, Simon effectuera le suivi des végétaux implantés avec l’aide d'autres agent(e)s de l’organisation. Ceux qui n’auront pas survécu à l’hiver seront remplacés et des mélanges d’herbacées composés notamment de fleurs seront semés afin de compléter l’aménagement. En 2024, le projet se terminera avec un recensement du taux de survie de l’ensemble des végétaux.

Pourquoi les bandes riveraines?

La bande riveraine est la zone de transition entre les milieux terrestres et aquatiques. Lorsqu’elle est aménagée d’une végétation variée. Par leur système racinaire qui se développe au fur et à mesure de leur croissance, les arbres, arbustes, arbrisseaux et plantes diverses stabilisent le sol des berges et fournissent de nombreux services écosystémiques.

En effet, le couvert végétal rend le sol moins propice à l’érosion parce que les racines l’ancrent et le retiennent. Les plantes améliorent aussi la qualité de l’eau et de vie des différentes espèces de poissons, en filtrant l’eau et en gardant l’eau fraîche par l’ombre qu’elles génèrent. L’érosion de la rive diminue ainsi que l’apport de sédiments. C’est l’objectif même du projet PRO TomifEAUbia. Tout cela en contribuant à la beauté du paysage.

Des municipalités agissent aussi pour la qualité de l’eau

L’engagement pris par la ville de Sherbrooke, il y a quelques années, d’améliorer la qualité des cours d’eau et des plans d’eau sur son territoire a créé une onde de choc dans la région. Certaines municipalités, comme Ayer's Cliff, démontrent maintenant de la proactivité quant à l'application de la réglementation sur les berges. L’aménagement obligatoire de bandes riveraines conformes à la réglementation municipale permettra de réaliser plus amplement les objectifs que Bleu Massawippi s’étaient initialement donné pour le projet PRO TomifEAUbia.

Ce projet est réalisé grâce à l’appui financier de :


Le lac Massawippi vu par…

Simon Bérubé, stagiaire

De mai à août, Bleu Massawippi accueillent des stagiaires de l’université de Sherbrooke. Nous vous les présentons tout au long de la saison.

Simon Leclerc termine la première année de son bac en environnement. Il coordonne le projet PRO TomifEAUbia, pour améliorer le bilan de santé de la longue et sinueuse rivière.

Pourquoi avoir choisi le lac comme milieu de stage?

J’ai un intérêt marqué pour les milieux hydriques depuis un très jeune âge. L’univers subaquatique me passionne, un de mes rêves serait de devenir plongeur scientifique afin de pouvoir explorer cet univers tous les jours de ma vie.

Bleu est un bon endroit pour ça. Quelque chose qui t’étonne depuis ton arrivée?

La plongée de retrait de moules zébrée est définitivement un volet qui m’intéresse particulièrement. Mis à part la plongée, j’ai été surpris de voir la variété de projets chez Bleu. J’ai été attitré par le projet PRO TomifEAUbia. Faire partie intégrante de cette initiative met en valeur les connaissances que j’ai acquises durant mon parcours académique, chose que j’apprécie particulièrement dans mon travail.

Qu’aimerais-tu apporter par ton travail professionnel plus tard?

Je ne pense pas investir toute mon énergie dans la même cause pour le restant de ma vie. Je souhaite plutôt découvrir une diversité de domaines en matière environnementale. Je souhaite développer un ensemble de connaissances me permettant d’aider de plusieurs façons. J’aimerais apporter un support unique qui traduit la réalité multidisciplinaire des études en environnement.


Bon séjour chez Bleu Simon!

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